Méditer... et se  retrouver...

Guidées ou libres, individuelles ou collectives, les séances de méditation s’appuient sur des techniques de concentration. Avec un seul objectif : être pleinement conscient de son corps et ancré dans le moment présent.

Mère de deux enfants aujourd'hui âgés de 12 et 15 ans, à la tête d’une entreprise du bâtiment avec son mari, Anaële, 43 ans, confie qu’elle était hyperactive. « Je ne mettais jamais mon cerveau en pause, je ne connaissais jamais de lâcher-prise. » Difficile pour elle d’admettre que sa malformation de Chiari, maladie rare liée à une anomalie du cervelet, et son hypertension intracrânienne, diagnostiquées en 2010, puissent la ralentir. Pourtant, trois opérations successives lui laissent d’importantes douleurs neurologiques. Elle découvre alors la méditation, qui l’aide beaucoup. « Lorsque je la pratique, je prends conscience de mon corps, de mes douleurs, mais aussi de ma situation et je l’accepte mieux. Je ressens un soulagement physique mais aussi psychologique. Mon stress et ma colère diminuent. »

Écouter les messages du corps

Les séances de méditation peuvent être individuelles, guidées au besoin par une application, ou collectives. Elles proposent de se concentrer sur un passage en revue des différentes parties de son corps ou sa respiration par exemple, afin de se recentrer sur soi. On parle alors de méditation de pleine conscience. « 0n écoute ce que le corps envoie comme message, sans jugement, pour en faire quelque chose, explique Nolwenn Sévère, psychologue. 0n ne s’interdit pas, par exemple, de ressentir de la colère mais on essaie d’en comprendre les raisons. 0n apprend à vivre avec qui on est. » Au SESSAD APF France handicap de Laval, en Mayenne, elle propose la méditation à des jeunes en situation de handicap pour les aider à réguler leurs émotions.

« C’est comme un muscle, témoigne Anaële. Si on l’utilise régulièrement, il se renforce. Cela devient plus facile et on peut aller plus loin. » Stéphan, qui se sait atteint d’une sclérose en plaques depuis 2008, confirme. II se rend chaque semaine à un cours collectif de méditation et reprend à son domicile des exercices entre ces séances.

« Faire ainsi le vide me permet de retrouver une paix intérieure, d’être plus détendu et d’améliorer la qualité de mon sommeil. » Pour Anaële, « cette pratique permet de ne plus subir notre corps et la douleur. J’ai compris que mon corps, c’était mon temple, et que je devais en prendre soin. » À méditer.

Pratiquer avec régularité

Si le déroulé d’une séance peut varier, mieux vaut réunir quelques conditions optimales pour pratiquer. II est ainsi recommandé de s’isoler dans un endroit calme, sans risque d’être dérangé. « La position assise convient, si possible sans s’adosser, préconise Nolwenn Sévère, pour rester bien éveillé et conscient. La méditation ce n’est pas de la relaxation. »

La durée, elle aussi, change d'une personne à l’autre, selon ses contraintes d'emploi du temps et ses capacités de concentration. Mais le plus important repose sur la régularité, au mieux une pratique quotidienne.

À LIRE : Foutez-vous la paix !, et commencez à vivre, de Fabrice Midal, Editions Flammarion, 208 p., 16,90 €. Aussi disponible en livre audio.

SOURCES : FAIRE-FACE – Juillet/août 2023 – N°786 – Article de Sophie Massieu


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